Papotage au petit pantinBonjour ! Joli pantin ! Pauvre petit pantin ! Ton bras trempe dans l'eau fraîche du lac, Car te voilà abandonné. Un enfant, négligent, t'a laissé là, au bord de l'eau Condamné à m'écouter, dit la grenouille. Moi non plus, je ne peux plus bouger ! L'autre jour, un jeune labrador est venu converser, Et nous avons dansé, dansé, dit la grenouille. D'un coup de patte, sans le vouloir, ça, j'en suis sûre, Il m'a blessée, tandis qu'on tournoyait. J'aimerais être toi, petit pantin de bois Qu'on pourra réparer. Il manque un bout de moi, dit la grenouille, et je suis condamnée, « Au rire, éternelle condamnée » ? Car il est bien risible, termine la grenouille, le funeste destin Qui nous a rassemblés. (avec Baudelaire, l'héautontimorouménos)
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